La Chambre des représentants américaine adopte l’amendement bipartisan présenté par Bill Foster (démocrate, Illinois) et Mike Kelly (républicain, Pennsylvanie), qui prévoit d’autoriser un financement fédéral pour un identifiant patient unique au niveau national. Ce vote, qui a eu lieu le 12 juin 2019, a été acquis par 246 voix contre 178 lors de l’examen du projet de loi de financement des ministères de la Santé et du Travail (Labor-HHS Appropriations bill). S’il est confirmé par le Sénat, cet amendement mettra fin à une interdiction établie depuis 20 ans.
Les partisans d’un tel identifiant estiment qu’il permettra de lutter efficacement contre les erreurs d’identification et les erreurs médicales. La loi HIPAA de 1998 qui normalise la gestion des données de santé prévoyait initialement la création de cet identifiant mais le Congrès avait amendé le texte l’année suivante pour l’interdire, invoquant des raisons de confidentialité (Public Law 105-277, Sec. 516).
Le représentant Bill Foster a déclaré lors de son intervention devant la Chambre que « des milliers d’Américains [étaient] morts après que le mauvais médicament [avait] été administré au mauvais patient, ou parce que leur dossier médical était erroné ou incomplet » du fait de l’impossibilité de fusionner les données issues de systèmes différents. Selon lui, « des milliers d’heures de travail ont été perdues à tenter d’établir si tel patient était le même que tel autre au nom orthographié autrement, ou ayant récemment déménagé, ou identifié sous un nom de jeune fille ». Il estime qu’un identifiant unique permettrait également de lutter contre la crise des opiacés que traversent actuellement les États-Unis, en évitant le « shopping médical » des personnes dépendantes à ces substances.
Les erreurs d’identification coûteraient en moyenne 17,4 M$ (15,5 M€) par an à un établissement de soins
Un collectif de 27 organisations mené par l’American Health Information Management Association (AHIMA) a publié le 11 juin une lettre ouverte aux représentants, rapportant que les erreurs d’identification coûtaient 17,4 millions de dollars US (15,5M€) par an en moyenne à un établissement de soins, du fait des pertes de revenus et des demandes de remboursement refusées.
Le texte souligne que l’administration fédérale emploie déjà des identifiants patient uniques pour les personnels militaires, les anciens combattants ainsi que pour les personnes âgées au sein du système Medicare.
Rédigé par Health & Tech Intelligence – Care Insight