Pour le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS), le développement de la téléconsultation constitue « une alternative pour faciliter l’accès à une sérologie VIH ou au dépistage plus large des IST ». Dans une note adoptée le 21 novembre et valant avis sur les orientations de la politique de dépistage en France, le CNS, créé en 1989 par décret du président de la République, s’inspire des dispositifs d’e-santé mis en œuvre à l’étranger.
« L’amélioration de la politique de dépistage représente plus que jamais une condition de réussite des politiques mises en œuvre pour enrayer l’épidémie », rappelle le CNS. « Avec une application smartphone de téléconsultation, les personnes pourraient avoir accès à un échange vidéo sécurisé avec une plateforme médicale et des médecins formés », préconise-t-il. C’est une option supplémentaire d’accès au dépistage, « susceptible d’intéresser notamment les personnes qui ont recours fréquemment au dépistage, ou les personnes résidant en territoire médicalement sous-dense ».
Le Conseil précise également que ce dispositif de téléconsultation pourrait être utilisé pour « le suivi PrEP », Il s’agit donc du suivi du traitement préventif, basé sur la prise d’un médicament antirétroviral, au cours d’une période d’exposition à un risque de contamination.
Un cadre juridique et réglementaire nécessaire
Mais le cadre de fonctionnement de ce dispositif d’e-santé relatif au VIH reste à aménager sur le plan légal et réglementaire en France, constate le CNS. « La mise en œuvre de ce dispositif dématérialisé, qui a déjà démontré son intérêt dans d’autres champs de la santé, apparait répondre à des besoins, en particulier parmi les plus jeunes pour lesquels une demande à leur médecin généraliste peut être difficile et constituer un frein. »
Sous l’effet d’innovations majeures, l’articulation entre dépistage, traitement et prévention du VIH a été reconfigurée au cours des dernières années, impliquant des transformations profondes des stratégies de réponse à l’épidémie.
Mais en dépit des efforts engagés, « les indicateurs ne montrent pas de réduction de l’épidémie en France d’un niveau aussi important qu’à l’étranger, dans des villes et des pays comparables aux nôtres », déplore le CNS.
En tout état de cause, souligne la note, les objectifs dits « 3 x 95 » que la France s’était fixés d’ici à 2020 ne seront pas atteints. A savoir :
- 95% de personnes diagnostiquées parmi les personnes infectées ;
- 95% de personnes sous traitement antirétroviral parmi les personnes diagnostiquées ;
- 95% de personnes en succès thérapeutique (charge virale indétectable : <50 copies/ml).
Ghislaine Trabacchi
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