Le développement des outils numériques reste inégal dans le secteur médico-social « du fait notamment de l’hétérogénéité des publics concernés, des structures impliquées et du sous-investissement de la puissance publique en comparaison au secteur sanitaire ». C’est le constat fait par l’Agence du numérique en santé (ANS) dans un document précisant la trajectoire du numérique en santé adaptée au secteur médico-social et mis en ligne le 25 janvier. Il s’inscrit plus largement dans la publication de la nouvelle version de la doctrine technique du numérique en santé.
« Le secteur médico-social est un secteur en pleine mutation, soumis à d’importants enjeux de transformation de l’offre pour favoriser l’émergence d’une société plus inclusive et relever les défis du virage domiciliaire », explique l’ANS. Le numérique constitue un levier majeur pour accompagner cette transformation.
Cette nouvelle trajectoire pour le virage numérique du secteur médico-social a fait l’objet d’une concertation publique à l’été 2020. Elle est pilotée par la Délégation ministérielle du numérique en santé (DNS) avec l’aide de la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), de l’Agence du numérique en santé (ANS), de la Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM) et de l’Agence nationale d’appui à la performance (ANAP).
Cinq grandes priorités ont été retenues pour favoriser le virage numérique des établissements et services médico-sociaux.
Première orientation : renforcer la gouvernance du numérique en santé, notamment par la création d’une délégation ministérielle du numérique en santé et par la relance du Conseil du numérique en santé en tant qu’instance de concertation sur le virage numérique en santé.
Deuxième orientation : intensifier la sécurité et l’interopérabilité des système d’information en santé pour garantir la confiance dans la e-santé. Cette priorité passe, entre autres, par l’accélération du déploiement de l’identifiant national de santé (INS) et la mise à disposition de l’application carte Vitale (apCV).
Troisième orientation : accélérer le déploiement des services numériques socles tels que l’usage des messageries sécurisées de santé, la poursuite du déploiement et du développement du DMP, ou encore le développement d’outils numériques de coordination de parcours de santé en région avec le programme e-parcours.
Quatrième orientation : déployer au niveau national des plateformes numériques de santé, grâce notamment au lancement du développement de l’espace numérique de santé, du bouquet de services numériques aux professionnels de santé et du Health Data Hub.
Dernière orientation : soutenir l’innovation et favoriser l’engagement des acteurs, notamment par le déploiement de la télésanté et du télésoin, par le soutien à l’évolution des systèmes d’information hospitaliers avec le programme HOP’EN et aux systèmes d’information médico-sociaux ainsi qu’à l’accompagnement au virage numérique, via le programme ESMS numérique.
Ghislaine Trabacchi
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