Premier baromètre de maturité de l’IA dans les hôpitaux publics

27 novembre 2019

Premier baromètre de maturité de l’IA dans les hôpitaux publics

Les centres hospitaliers publics ont-ils la maturité nécessaire pour intégrer l’intelligence artificielle dans leurs pratiques ? Photographie à date et premiers enseignements du baromètre réalisé sur ce thème par le CHRU de Nancy et le cabinet EY.

« L’IA est très majoritairement considérée comme un enjeu par les directeurs et les présidents des commissions médicales d’établissement (PCME) de CHU. » C’est un des enseignements du premier baromètre sur la maturité des hôpitaux publics en matière d’intelligence artificielle. Réalisé par le CHRU de Nancy et le cabinet EY (Ernst & Young), ce baromètre publié le 21 novembre 2019 dresse un premier état des lieux de la situation des CHU face à l’IA.

Cette enquête a été réalisée entre juin et septembre 2019, auprès des directeurs généraux et des présidents des commissions médicales d’établissement des CHU de France.

« 81% des répondants considèrent que l’IA est un sujet très important pour les hôpitaux et 76% l’inscrivent comme une priorité stratégique dans leur établissement », précise le document. D’ailleurs, 66,7% des interrogés appartiennent à un établissement qui a déjà mis en œuvre des dispositifs d’IA.

La majorité des participants (81%) attribue d’importants bénéfices à l’IA comme « l’augmentation de la rapidité et de la fiabilité de la prise de décision, ainsi que la libération de temps pour réaliser des tâches à valeur ajoutée ».

Répartition entre l’homme et l’IA

Si 95% des répondants estiment que l’IA aura des effets positifs sur les conditions d’exercice professionnel au sein des hôpitaux, « 62% considèrent que son principal risque pourrait être la déshumanisation du travail et la perte des liens sociaux », nuance le baromètre.

Il met également en évidence la nécessité de repenser l’organisation du travail et la répartition des tâches entre l’homme et l’IA : « Conséquence inéluctable de l’utilisation des technologies d’IA (76%) », précise le document.

La diminution des tâches à faible valeur ajoutée dans les fonctions support (76%) et la facilitation de la gestion des flux (52%) sont les principaux impacts organisationnels attendus par les directions interrogées.

Un manque d’expertise en IA

 « L’intelligence artificielle et son impact sur les hôpitaux, que ce soient les pratiques médicales et soignantes, les organisations et, au final, son impact sur la qualité des soins, est un sujet majeur », souligne Mehdi Siaghy, directeur de la recherche au CHRU de Nancy.

Les principaux freins au développement de l’IA sont l’absence ou l’insuffisance de compétences et d’expertises spécifiques (pour 67% des répondants), la complexité du développement d’un projet IA (pour 57%) et l’organisation en silos qui rend difficile le travail en mode transverse (57%).

Seule une minorité des répondants considère que leur établissement dispose des compétences nécessaires pour développer l’IA : 38% en mathématiques et statistiques, et 43% en Data Algorithms. A noter que « 19% estiment que leur établissement ne dispose d’aucune compétence dédiée à l’IA », constate le baromètre.

Ghislaine Trabacchi

 

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