Première en France ! A l’occasion de la Journée mondiale des cancers du 4 février, l’Institut Gustave Roussy (IGR) – premier centre européen de lutte contre le cancer – annonce le lancement d’Interception, un programme inédit de prévention des cancers. Son ambition : repérer et mieux prendre en charge les personnes identifiées par leur médecin traitant ou l’hôpital comme étant dans une situation de risque augmenté de développer certains cancers.
« Environ 30 à 40 % des personnes développant un cancer auraient pu être identifiées comme à risque augmenté dans les années précédant leur diagnostic », estime l’IGR. On considère qu’une personne a un risque augmenté d’un cancer lorsque sa probabilité de le développer est au moins 2 à 3 fois supérieure à celle des autres personnes. Par exemple : en cas d’histoire familiale importante et de prédisposition héréditaire, en cas lésions pré-cancéreuses ou d’exposition forte à certains toxiques. Ce repérage précoce permet « de les sensibiliser et de leur délivrer une information adéquate sur des actions de dépistage et une prévention spécifique », explique l’IGR.
« Une prévention et un dépistage personnalisés en fonction du risque individuel de cancer, pour éradiquer le cancer avant sa phase clinique, semblent aujourd’hui une voie d’avenir majeure », précise la docteure Suzette Delaloge, pilote du programme à l’Institut. Il s’inscrit dans une approche de prévention personnalisée afin d’adapter le dépistage et la prévention à chaque individu.
Dans le cadre d’Interception, il existe plusieurs parcours spécifiques pour les personnes à risque augmenté de cancer du sein, de cancer colo-rectal, de cancers liés à des expositions toxiques (tabac, traitements d’un cancer dans l’enfance) ou encore les personnes porteuses d’anomalies génétiques prédisposantes rares.
« La prévention est très variée. Nous proposons de façon systématique une évaluation nutritionnelle et des conseils personnalisés en nutrition et activité physique », explique Suzette Delaloge. « La prévention proposée peut aussi être plus médicalisée, voire chirurgicale dans certains cas particuliers, comme en cas de prédisposition au cancer du sein et de l’ovaire. Nous leur transmettons également des informations sur des symptômes éventuels de la maladie ».
Le programme Interception vise aussi à développer pour les années qui viennent des dépistages de nouvelle génération et une prévention adaptée et personnalisée. « Nos équipes sont mobilisées pour faire avancer la recherche afin d’identifier de nouveaux biomarqueurs de risque, de nouvelles modalités de dépistage, de prévention ou d’interventions nutritionnelles », ajoute la docteure. « Nous poursuivons également l’exploration du rôle de l’immunité et du microbiote, et cherchons à développer une meilleure connaissance des impacts socio-psychologiques. ».
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Ghislaine Trabacchi
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