« D’ici à trois ans, la pénurie de business developers scientifiques, d’experts de la data et de l’intelligence artificielle va devenir problématique, avec un risque de décrochage dans la compétition internationale et une perte d’attractivité de la France pour les entreprises de l’innovation santé. » C’est ce qui ressort de l’étude CIS (Compétences Innovation Santé), publiée le 12 novembre 2019 par le pôle de compétitivité Medicen Paris Région (dédié à l’innovation dans la santé) avec le cabinet AEC Partners, sous le titre « Besoins en compétences et nouveaux métiers de l’innovation santé en Ile-de-France ».
Sur la base des contributions de 102 acteurs de l’innovation en santé (dont 82 startups mais aussi des chercheurs, des consultants et des experts), les auteurs de ces travaux annoncent que les entreprises de l’innovation santé sont susceptibles de voir leurs effectifs multipliés par 2 entre 2018 et 2021, avec 3.500 postes à pourvoir, dont 39% dans la filière Medtech (dispositifs médicaux) et 16% dans la filière e-santé. Ils appellent de leurs vœux « l’émergence de profils hybrides, imprégnés des enjeux de santé, de la connaissance du patient et rompus aux technologies de pointe » et demandent par conséquent de « décloisonner les formations » afin de « créer des filières alliant scientifique et réglementaire, ou encore numérique ».
Prégnance croissante des enjeux réglementaires
La filière Medtech doit prévoir un « poids croissant du digital dans les technologies médicales » : solutions multitechnologies, dispositifs médicaux connectés.
La filière e-santé s’apprête à vivre une « accélération des cycles d’innovation » et une série de « sauts technologiques majeurs » (deep tech, IA), combinée à un « essor massif des données de santé et des données personnelles ».
Ces deux filières devront faire face à la « prégnance croissante des enjeux règlementaires sur le secteur » : règlement relatif aux dispositifs médicaux de l’Union européenne, encadrement des objets connectés.
La filière Service qui rassemble les prestataires de services de l’industrie de la santé « essentiellement des sociétés de recherche contractuelle » aura pour sa part à gérer :
– l’entrée des objets connectés dans les études cliniques ;
– l’augmentation du nombre de solutions au-delà du médicament ;
– la généralisation d’outils de traitement digitaux conçus en dehors de la santé.
Rédigé par Health & Tech Intelligence – Care Insight
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