Se donner les moyens de se préparer aux futures situations d’urgence sanitaire. C’est ce qu’annonce le communiqué de presse du 16 septembre de la Commission européenne qui vient d’instaurer une Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire (HERA).
« L’HERA est un nouveau pilier d’une union de la santé plus forte et une avancée majeure pour notre préparation aux crises. Grâce à elle, nous pourrons être sûrs de disposer des équipements médicaux nécessaires pour protéger nos citoyens contre les futures menaces pour la santé », déclare à cette occasion la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
En cas d’urgence, c’est donc cette Autorité européenne qui « assurera la mise au point, la production et la distribution de médicaments, de vaccins et d’autres contre-mesures médicales, tels que des gants et des masques, qui ont souvent fait défaut lors de la première phase de la lutte contre la pandémie de coronavirus », souligne la Commission.
En phase de préparation, l’HERA va travailler « en étroite collaboration avec d’autres agences de santé européennes et nationales, l’industrie et les partenaires internationaux afin d’améliorer la préparation de l’UE aux urgences sanitaires », précise-t-elle.
Elle procédera ainsi à l’évaluation des menaces et à la collecte de renseignements. Elle devra également élaborer des modèles de prévision d’une épidémie. D’ici début 2022, elle recensera et agira sur au moins trois menaces de grande portée et comblera d’éventuelles lacunes en matière de contre-mesures médicales.
Si une urgence de santé publique est déclarée à l’échelle européenne, « l’HERA peut rapidement passer à l’organisation des opérations d’urgence, notamment par la prise rapide de décisions et l’activation de mesures d’urgence, sous l’égide d’un conseil de gestion des crises sanitaires de haut niveau », annonce la Commission. « Elle mobilisera des fonds d’urgence et établira des mécanismes de suivi, de développement de nouveaux produits ciblés, d’approvisionnement et d’achat de contre-mesures médicales et de matières premières. »
Le Pôle Europe, relations internationales et coopération de la direction des Affaires publiques (DAP) de la Mutualité Française suit ce dossier à travers sa participations aux travaux de l’Association Internationale de la Mutualité (AIM) et de la plateforme européenne regroupant les institutions de la sécurité sociale (ESIP).
Dans ce cadre, la Mutualité Française a participé au processus de consultation publique européenne qui alimente les propositions législatives de la Commission européenne pour la création de la nouvelle agence HERA. Vous pouvez retrouver ici la réponse soumise via l’AIM et ici celle envoyée via l’ESIP.
Pour rappel, le projet de création de l’HERA s’inscrit dans la plus large initiative de la Commission européenne de construire une « Union européenne de la santé ». Pour cela la Commission a proposé le 11 novembre 2020 un nouveau paquet de proposition de règlements (actes législatifs contraignants) fondé sur les enseignements tirés de la pandémie de coronavirus.
Les activités de l’HERA s’appuieront sur un budget de 6 milliards d’euros provenant de l’actuel cadre financier pluriannuel pour la période 2022-2027, dont une partie proviendra du complément NextGenerationEU. Ajouté à ces 6 milliards d’euros, « le soutien total s’élèvera à près de 30 milliards d’euros pour la prochaine période de financement et même davantage si l’on tient compte des investissements à l’échelon national et dans le secteur privé ».
Ghislaine Trabacchi
A lire aussi
Lancement d’une plateforme européenne de données sur le Covid-19
La Commission européenne vient de lancer Covid-19 Data portal, une plateforme de données sur le Covid-19. Objectif : permettre aux chercheurs de partager rapidement les…