« Les promesses de l’innovation foisonnante, en particulier technologique et numérique, constituent une opportunité à saisir, pour autant que le secteur de la psychiatrie évolue alors qu’il est encore régi par un cadre et des références à rénover, une organisation obsolète, et qu’il souffre d’un manque de moyens chronique », constate l’Institut Sapiens dans une tribune publiée 16 septembre, en amont de l’ouverture des Assises de la santé mentale.
Mais « force également est de constater que le marché reste peu perméable à l’introduction et l’appropriation de la vague actuelle d’innovation en particulier digitale », constatent les auteurs. Pour ces derniers, « faute d’être suffisamment « dérisqué » avec des modèles d’affaires et de création de valeur difficiles à établir, le secteur reste peu attractif pour les entrepreneurs ».
La tribune rappelle que la sphère des maladies mentales concerne 12 millions de Français. Et que ces pathologies ont deux caractéristiques : leur diversité et leur fréquence. Elles intègrent en effet « la schizophrénie, les troubles bipolaires, les troubles alimentaires, l’anxiété et la dépression, les phénomènes addictifs aux écrans, au tabac, à l’alcool, avec une symptomatologie qui peut se retrouver dans d’autres maladies neurologiques ».
Des études récentes tendent même à prouver les liens entre l’anxiété et l’épilepsie, « peut-être liés à des mécanismes physiopathologiques communs », soulignent les auteurs.
La tribune rappelle également que les maladies mentales renvoient « à des situations cliniques très hétérogènes avec des affections plus ou moins sévères et invalidantes, souvent chroniques, qui débutent tôt dans la vie de ceux qui en souffrent, et se manifestent isolément ou en association avec d’autres troubles psychiques et/ou pathologies somatiques ».
Cette publication est co-rédigée par Vincent Diebolt, directeur de F-CRIN, une infrastructure en recherche clinique, Isabella de Magny, fondatrice de GenDH qui étudie l’impact des innovations en santé sur le système de soins et la société, et Frank Mouthon, président de France Biotech.
Ghislaine Trabacchi
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