« À l’heure où les contraintes budgétaires des établissements de santé sont de plus en plus strictes, optimiser l’existant par le croisement des données de santé et des données de production, tout en veillant à maintenir la qualité des soins, devient un enjeu important », constate en préambule le position paper du 14 novembre dernier publié par HealthCare Data Institute (HDI), premier think tank européen dédié au Big Data en santé.
Intitulé « « Données de santé, quelle valeur pour les établissements de soin ? », ce document souhaite encourager les établissements de santé « à se doter d’une stratégie d’exploitation des données qu’ils génèrent à deux fins : l’adaptation de l’offre de soins et l’amélioration de l’efficience interne ».
Ces derniers mois, les annonces de création d’entrepôts de données de santé (EDS) par des établissements hospitaliers français se sont en effet multipliées, dans le cadre d’une stratégie territoriale de GHT (groupement hospitalier de territoire) ou d’une approche nationale de participation à des projets comme le Health Data Hub. Ces EDS permettent la mise en commun, l’exploitation et la valorisation de nombreuses sources de données.
Mais « l’exploitation des données de santé a pour objectif principal la recherche médicale », nuance le HDI. « Cette orientation est le reflet d’une culture hospitalière tournée vers l’amélioration médicale plutôt que médico-économique. »
Quatre avantages fondamentaux à croiser les données
Pour le think tank, « le champ des données présentes dans les établissements s’étend au-delà des données de santé ». Ces dernières peuvent en effet « être de nature administrative et financière, mais également en lien avec les ressources humaines ou la gestion de l’établissement ».
Pour émettre ses recommandations, le HDI s’est appuyé sur un groupe de travail et a réalisé une série d’entretiens avec des acteurs du monde de la santé. Dans ses conclusions, il encourage « les établissements de soins à mettre en place une stratégie d’exploitation des données générées par les offreurs de soins, que ce soit des données de production ou des données de santé. »
Dans son travail, le HDI dégage également quatre avantages fondamentaux à ce croisement de données. « Il s’agit premièrement d’anticiper l’évolution des besoins des établissements, de faire ensuite progresser la pratique médicale, d’optimiser la consommation de soins et enfin de dégager du temps pour les professionnels de santé. »
« Ces recommandations sont en cohérence avec la feuille de route du numérique en santé et appellent à un travail collaboratif des institutions du secteur, aux côtés du HDI », conclut le think tank.
Ghislaine Trabacchi
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