Meilleure tolérance aux traitements, diminution des toxicités médicamenteuses et des hospitalisations, expérience-patient améliorée : le dispositif Capri, développé par l’Institut de cancérologie européen Gustave-Roussy, remplit bien ces objectifs. C’est ce qu’explique un communiqué de presse de l’Institut publié le 29 mai 2020 à l’occasion du congrès de l’Asco 2020 dédié aux oncologues du monde entier.
Ce dispositif allie technologie numérique et nouvelle organisation humaine. Selon Gustave Roussy, Capri « améliore significativement le suivi clinique de patients traités par thérapies anticancéreuses orales » et « permet une véritable relation clinique à distance », résume le Pr Etienne Minvielle, médecin et chercheur en gestion à l’école Polytechnique et à Gustave Roussy, responsable scientifique du projet depuis ses débuts.
Les traitements anticancéreux par voie orale sont certes en plein essor. Depuis 2000, plus de 50 autorisations de mises sur le marché (AMM) ont été délivrées à de nouvelles thérapies orales. Pour certains cancers, elles sont même devenues le standard de traitement, y compris initial. S’ils sont réputés plus confortables pour le patient, ces anticancéreux oraux posent néanmoins un certain nombre de problèmes.
A l’usage, ils provoquent en effet de nombreux effets secondaires. « Le problème, lorsqu’ils surviennent, est que cela se produit à la maison », souligne le Dr Mir, oncologue à Gustave Roussy et investigateur principal de l’étude Capri. « Compte tenu de la multiplicité des molécules sur le marché, ni les médecins traitants ni les pharmaciens d’officine ne sont préparés à les gérer. »
Or, ne pas traiter à temps ces patients accroît le risque de toxicités graves, nécessitant dans certains cas l’hospitalisation, et plus souvent de réduire, voire d’arrêter le traitement. Le dispositif Capri permet désormais un suivi soutenu des patients éloignés de l’hôpital et ainsi de diminuer les risques de toxicité médicamenteuse.
La solidité scientifique de l’évaluation menée dans le cadre du projet et ses résultats « lui permettent de s’imposer comme nouveau standard de suivi des traitements anticancéreux oraux » se réjouit le Dr Olivier Mir. Aucun des patients enrôlés dans l’étude menée à Gustave Roussy n’a été « perdu de vue ».
Ghislaine Trabacchi
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