La majorité (8/10) des Français est favorable à l’espace numérique de santé (ENS), selon une enquête menée fin juillet 2020 par OpinionWay auprès de 2 100 citoyens âgés de 18 ans et plus. Ces données ont été présentées lors des Assises citoyennes du numérique en santé qui se sont tenues le 19 novembre 2020. L’ENS est perçu comme « un dispositif pertinent et est plébiscité par les Français », relève l’étude.
« L’objectif était aussi de prendre le pouls des usages et des représentations en matière de numérique en santé à l’aune des bouleversements liés à la pandémie de la Covid-19 », est-il mentionné dans le document.
Sans surprise, la crise du Covid-19 a eu un rôle d’accélérateur dans le processus d’adhésion des Français à la e-santé. Près d’1 Français sur 2 déclare « avoir utilisé un nouvel outil numérique pour la première fois durant la crise sanitaire ». Par exemple, ils sont 53% à avoir utilisé pour la première fois la téléconsultation à cette occasion et 91% de ses utilisateurs en sont satisfaits.
Selon cette étude, les indicateurs sont donc au vert pour l’amorce du virage numérique en santé. 51% des Français interrogés voient l’évolution du numérique en santé comme « quelque chose de positif ». Des habitudes sont déjà bien installées telles que la prise de rendez-vous en ligne ou l’envoi de résultats d’analyse ou le diagnostic en ligne.
Mais l’espace numérique de santé (ENS) franchit un nouveau cap, avec l’accès au dossier médical partagé (DMP), la mise à disposition d’une messagerie sécurisée avec les professionnels de santé, la possibilité de disposer d’un agenda de santé, l’accès à applications de e-santé (suivi de pathologies, données de santé connectées, téléconsultations, etc) ainsi qu’à d’autres services de santé de l’Etat.
Cette fois, 8 Français sur 10 se déclarent « favorables » à l’utilisation de cet espace numérique et un quart d’entre eux y est même « très favorable », témoignant ainsi de la valeur ajoutée que représente cet espace « vers une plus grande efficacité dans leur parcours de soin », relève l’étude.
Les Français expriment toutefois deux « risques forts » à leurs yeux : l’exclusion de patients non familiers avec la technologie ou n’y ayant pas accès et le manque de sécurisation des données. Mais l’étude met en évidence leur moindre inquiétude concernant le risque de déshumanisation de la relation médecin/patient, mentionnée spontanément par « 4 Français sur 10 » mais jugée non prioritaire en comparaison aux risques évoqués ci-dessus.
Ils insistent également sur la mise en place de garde-fous : donner à chacun le droit de choisir qui aura accès aux données de santé du DMP et fournir un code d’accès temporaire aux médecins ; donner le droit de s’opposer à la création et le droit de clôturer son espace numérique de santé si besoin, tout en proposant une alternative dans ce cas.
Ghislaine Trabacchi
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