La télémédecine souffle ses 10 bougies ! A l’occasion de cet anniversaire et de l’explosion en 2020 de cette pratique durant la crise sanitaire de la Covid19, la Société française de santé digitale (SFSD) publie avec Livi – une plateforme de téléconsultation – un livre blanc pour le développement du soin digital. C’est ce qu’annonce un communiqué de presse commun du 5 janvier.
« Ce travail inédit a été réalisé avec 17 sociétés savantes de médecine », précise le communiqué. « L’explosion de l’activité à distance a engendré un retour à la réflexion médicale, éthique et clinique. »
Le livre blanc restitue pour la première fois, « une réflexion d’ensemble sur la télémédecine et son impact sur notre système de santé ». Cinq enseignements clés se dégagent de cette étude ainsi que neuf recommandations.
Premier enseignement : l’émergence d’une sémiologie digitale qui « doit s’inscrire dans l’enseignement de chaque spécialité autant que dans des approches transversales. » Le soin digital est « une dimension à mieux intégrer dans les recommandations cliniques », souligne le communiqué.
Deuxième enseignement : le soin digital est complémentaire du soin présentiel. « La téléconsultation est une étape à part entière de la gradation des soins et doit être davantage reconnue comme complémentaire que substitutive », explique l’étude.
Troisième enseignement : l’expérience patient est améliorée et la relation soignant/soigné trouve un nouvel équilibre. « Les représentants des patients et des usagers du système de santé doivent davantage être impliqués dans toutes les réflexions autour du soin digital, et en particulier dans sa régulation. »
Quatrième enseignement : la télémédecine s’impose en première intention pour de nombreuses prises en charge. « Dans un contexte de difficultés d’accès aux soins croissantes, et devant l’absence de contre-indications a priori à la télémédecine identifiés par la Haute Autorité de santé, les barrières à l’accès au soin digital doivent être levées sans attente pour les populations les plus éloignées du soin », souligne l’étude. « Le digital devenant progressivement la porte d’entrée dans le système de santé et modifiant de ce fait la notion de parcours de soins coordonnées, il faut trouver de nouveaux incitatifs pour conjuguer accès aux soins amélioré et médecin traitant renforcé. »
Dernier enseignement : l’articulation entre soin physique et soin digital doit être améliorée et constitue une nouvelle dimension à coordonner. Cela passe notamment par « la définition de règles d’interopérabilité et d’actions pour une plus grande dématérialisation : ordonnances, CPS, carte vitale, … ».
Ghislaine Trabacchi
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