Le centre Léon Bérard vient de publier les premiers résultats d’une étude sur les mésothéliomes dans la revue scientifique internationale Nature. C’est avec la startup Owkin que ce centre lyonnais de lutte contre le cancer s’est appuyé sur l’intelligence artificielle pour analyser 3.000 biopsies de patients. Objectif : améliorer le diagnostic et le pronostic de ces cancers particulièrement virulents et invasifs.
Le plus tristement légendaire d’entre eux est le mésothéliome de la plèvre lié à l’amiante. Il touche chaque année 1.100 personnes en France. Mais les mésothéliomes peuvent toucher d’autres membranes qui enveloppent des organes comme le cœur ou l’intestin.
L’IA pour mieux diagnostiquer les mésothéliomes
« Les performances du modèle imaginé par Owkin dépassent celles de tous les tests existants », explique la professeure Françoise Galateau-Sallé, anatomopathologiste au centre Léon Bérard et coordinatrice du Réseau Mésopath. « Par ailleurs, cette nouvelle approche nous permet d’identifier de nouvelles caractéristiques biologiques de ces tumeurs très hétérogènes. »
« L’algorithme nous montre des aspects morphologiques que nous voyons et connaissions, mais que nous pensions insuffisamment significatifs comme marqueurs d’intérêt pronostique ou comme biomarqueurs prédictifs de réponse à un traitement », précise-t-elle. « Nous avons appris de cet algorithme qu’il fallait au contraire les interpréter. »
Le modèle créé grâce aux réseaux de neurones artificiels a « non seulement, une prédiction légèrement plus fiable que celles des médecins anatomopathologistes mais surtout, il permet d’identifier de nouvelles zones d’analyse pertinentes sur les biopsies qui permettront de mieux diagnostiquer les patients de demain », précise le centre Léon Bérard.
Pour mémoire, Mésopath est le centre de référence national mis en place en 1998 par l’Institut national de veille sanitaire (INVS), puis labellisé par l’Institut national du cancer (INCa) en 2009.
Ghislaine Trabacchi
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