Une clinique virtuelle pour suivre au plus près les malades victimes de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (Mici) : c’est le défi relevé par le service d’hépato-gastro-entérologie du CHU de Nancy. Ces patients qui souffrent de maladie de Crohn ou de rectocolite hémorragique ont besoin d’un suivi très régulier. C’est grâce à une application smartphone et une infirmière spécialisée en éducation thérapeutique, que cette clinique virtuelle des Mici a vu le jour pour la première fois en France.
Une prise en charge médicale précoce
L’application « IB Doc », téléchargeable sur un téléphone portable, permet au patient de suivre l’état inflammatoire de son intestin par la détection d’une protéine spécifique – la calprotectine fécale – dans un échantillon de selle. Les résultats de l’analyse de l’échantillon, réalisée en laboratoire de ville, apparaît « sous la forme de code couleur dans l’application ». Ils sont transmis instantanément à l’infirmière via un email dédié qui en informe alors l’équipe médicale, explique le CHU. En cas d’alerte, les patients peuvent bénéficier alors d’une prise en charge médicale précoce.
Depuis son ouverture, « 245 patients atteints de MICI ont été formés à Nancy à l’auto-injection sous-cutanée » grâce au programme d’éducation thérapeutique (ETP) dispensé par l’infirmière. C’est le plus important programme d’ETP en France.
Fort de cette tendance, une hotline a été ouverte accessible par téléphone ou email. « En moyenne, 4 appels quotidiens sont recensés pour des questions sur des symptômes, des résultats d’analyses, etc. Une réponse est donnée dans les 24 heures soit à distance, soit de visu si la situation l’impose ».
Les professionnels de santé du service d’hépato-gastro-entérologie de Nancy expérimentent actuellement l’usage d’autres outils virtuels.
Ghislaine Trabacchi
Définition des Mici (Inserm)
« Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, maladie de Crohn et rectocolite hémorragique, se caractérisent par l’inflammation de la paroi d’une partie du tube digestif, liée à une hyperactivité du système immunitaire digestif. Il n’existe pas de traitement curatif de ces maladies, mais les médicaments actuels permettent la plupart du temps un contrôle durable de la maladie et une qualité de vie satisfaisante en dehors des poussées. Plusieurs voies de recherche sont en cours de développement pour améliorer encore les traitements existants. »
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